Le théo qui?

Je suis un gars ben ordinaire. J’ai une épouse merveilleuse, 5 beaux enfants, un chien foufou et une maison avec un petit jardin en arrière. Il manque juste la petite clôture blanche en avant.

Je suis un Québécois pure laine. J’ai grandi dans la religion Catholique Romaine, jadis la religion par défaut au Québec. Ça a été remplacé par le hockey, mais ça c’est une autre histoire. Nos parents nous faisaient baptiser par tradition, sans trop y croire. Dans mon temps on parlait encore de Jésus à l’école. J’aimais ça moi entendre parler de Jésus et de Zaché! Je le trouvais cool Zaché, dans son arbre perché. Ça fait que j’ai commencé à lire la Bible par moi-même. J’allais parfois poser des questions aux prêtres, qui ne savaient pas trop quoi répondre. J’ai fini par me rendre compte que le catholicisme était une fausse religion, dont les traditions humaines avaient obscurci les enseignements clairs de la Bible. On s’en rejasera, là je parle de moi.

En octobre 2003, je me suis dirigé vers une assemblée baptiste. Ce fut mon premier contact avec la culture évangélique. Une fois le choc culturel passé, je suis devenu membre, et je me suis impliqué à fond pendant 6 ans: équipe de louange, technicien de son, comité d’évangélisation, professeur d’école du dimanche, etc. J’y ai rencontré des gens sympathiques, chaleureux et accueillants, mais aussi des fanatiques, des grincheux et des tites madames qui chantent faux.

En mars 2007, quelque chose d’inattendu se produisit: Dieu, par sa grâce infinie, fit de moi son enfant! Je suis né de nouveau, comme on dit dans le jargon évangélique! Je me suis rendu compte que je ne m’étais jamais repenti de mes péchés. Je vivais comme un païen. Ce jour-là, tout a changé. Ma vie spirituelle s’est transformée. Je me suis mis à lire avec une ardeur redoublée et à rechercher la volonté de Dieu pour ma vie. Je me suis aussi mis à constater les problèmes de la culture évangélique dans laquelle j’étais plongé. La façon déprimante de prendre le repas du Seigneur, les chants pauvres et efféminés, un pessimisme abrutissant face à l’avenir, bref, à travers mes lectures et mes recherches, je suis devenu prétériste, postmillénariste, théonomiste, calviniste, pédobaptiste et toutes sortes de mots qui finissent en ‘iste’. Le pasteur, lui, était piétiste et dispensationnaliste. Il me fit comprendre que mes nouvelles convictions n’avaient pas leur place dans son église. J’ai donc quitté de mon plein gré, par la porte qu’on venait de me montrer.

Comme je connaissais des chrétiens qui se réunissaient dans leurs maisons, j’ai décidé de me joindre à eux, moi et ma famille. Ce fut une expérience enrichissante et bénéfique. L’église-maison est un modèle différent, où les liens sont tissés serré, et où l’hypocrisie n’a pas sa place. Chacun pouvait apporter un enseignement, une parole d’encouragement. Je me suis mis à étudier la théologie réformée. On prenait le repas du Seigneur chaque semaine, dans le cadre d’un vrai repas! C’était le bon temps.

La vallée de l’ombre de la mort

Cependant, après quelques années, l’église maison s’est dissoute. Les membres sont retournés dans une assemblée traditionnelle. Moi je suis resté seul dans ma maison. Ce fut une époque difficile pour moi. Je ne faisais pas attention à mon alimentation. Je buvais un pepsi par jour, je me nourrissais de frites, de spaghate et de gâteau Vachon quotidiennement. Je ne dormais plus, je tenais debout grâce au Red Bull. J’ai dû lâcher ma job. Ma femme en avait plein les bras avec les enfants. J’étais tellement déprimé, je n’ai même pas eu la force de remplir ma demande de chômage. Ça allait pas ben! Mais Dieu est bon, il ne m’avait pas oublié. Au contraire! Il m’a montré le chemin à suivre. Je suis allé faire un jeûne dans un endroit spécialisé. Trois semaines à boire juste de l’eau. Trois semaines à réfléchir sur ma vie. Trois semaines à rêver à des patates frites de cantine. Trois semaines loin de tout, même de ma femme et de mes enfants.

Le jeûne est un mécanisme de régénération naturel incroyablement puissant. J’en suis revenu transformé. Mon corps s’est nettoyé, mon énergie est revenue. La nuit je dormais comme un bébé. Je me suis trouvé un nouveau travail. Je suis retourné au Cégep pour faire un DEC en informatique. Nous avons eu un 5e enfant. Il restait un problème à régler. Je n’avais aucune église où m’assembler. J’allais voir mes amis baptistes de temps en temps, mais nos différences théologiques et liturgiques m’empêchaient d’adorer Dieu. Et puis il y a eu la COVID. Cette fausse pandémie qui a divisé la société, même l’église. Encore là, Dieu ne m’a pas oublié. J’ai rencontré des chrétiens réformés. On s’entend bien. On veut bâtir des choses ensemble. Je suis rendu là.

Théologie bûcheronne

J’ai fait ce blogue pour partager mes réflexions sur la vie chrétienne au Québec. Je lance ce blogue comme une bouteille à la mer, en espérant rejoindre un frère chrétien vivant isolé, sur son île. Je veux qu’il sache qu’il n’est pas le seul à trouver ça triste l’état actuel de l’église. Je veux qu’il sache qu’il y a de l’espoir, qu’on a une job à faire, une terre à défricher, et que dans 300 ans, le Québec aura été christianisé. J’ai choisi d’écrire dans un style naturel, parce que des théologiens avec des longs mots savants, y en a plein sur les Internets. Je veux parler avec des mots qu’on comprend, qui rejoignent le gars sur la rue. (1Cor. 9.20-22).

Je souhaite également traduire en français certaines publications de Douglas Wilson (qui m’a personnellement donné sa bénédiction!) Car je travaille présentement à l’implantation d’une église CREC ici au Québec. Je veux donc rendre accessible les textes de m. Wilson à mes amis québécois!

Confession de foi

Loin de renier l’histoire du Christianisme et de recommencer à zéro, de tout réinventer, je respecte la foi de mes ancêtres chrétiens et l’enseignement des docteurs et pasteurs de l’Église. On tient d’eux la Sainte Bible et le flambeau du pur Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ, et je leur en suis reconnaissant. Je reconnais les affirmations de base sur l’Évangile des grands credo historiques suivants: le Symbole des Apôtres, le Symbole de Nicée-Constantinople, le Symbole dit d’Athanase et la Définition de Chalcédoine. Je reconnais donc aussi les grandes affirmations de la Réforme protestante qui ont fait consensus: l’Écriture seule, Christ seul, la foi seule, la grâce seule et à Dieu seul soit la gloire.

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