Il était une foi dans l’ouest

J’ai découvert Douglas Wilson il y a plusieurs années. J’ai toujours aimé son côté cowboy, sa prose incisive et les vidéos dans lesquelles ils brûlent des affaires. C’est tout un personnage. Mais je ne connaissais pas le projet Moscow. J’en ai découvert l’ampleur pendant la fausse pandémie, lorsque Douglas s’est tenu sur les marches de l’hôtel de ville pour dénoncer la tyrannie. Enfin un pasteur qui se tient debout, un pasteur qui fait sa job, un pasteur qui protège son troupeau contre les loups. Le projet Moscow ne fait pourtant pas l’unanimité. Ici même au Québec, beaucoup de pasteurs y sont farouchement opposés. Il ne faudrait surtout pas que les brebis voient l’avenir avec optimisme et commencent à vouloir glorifier Dieu dans tous les aspects de la vie… genre glorifier Dieu dans l’éducation, la culture populaire et la politique. Ce serait une hérésie!

Wilson est un personnage controversé, un peu comme un inspecteur en bâtiment qui dresserait la liste de tout ce qui doit être réparé afin d’être conforme à la loi. Ça dérange. On sait que ça va coûter cher! Les pasteurs du Québec ont donc décidé de discréditer l’inspecteur en question et d’ignorer les craques dans le sous-sol. Comment ose-t-il? D’où vient son autorité? J’ai écouté et lu les critiques. J’ai ensuite acheté mon billet d’avion et je suis allé voir par moi-même ce qui se passe là-bas. On a pris un verre avec Douglas, on a jasé controverse, on a eu des réponses. Le vin nouveau était exquis.

L’accueil

Nous avons été accueillis par Francis et Donna Foucachon. Ils connaissent bien le Québec, ils ont fondé l’église réformée St-Paul à Repentigny dans les années 80. Ils furent un modèle d’hospitalité et de générosité. On a mangé des mets préparés avec amour par un chef cuisinier Français! Donna est à la fois douce et forte. C’est une femme dont la foi et la résilience font briller le regard. Nous avons passé une semaine formidable, inoubliable. Francis nous a fait visiter le New Saint-Andrew College, Logos, Canon Press, Roman Roads Press. Nous avons fait tellement de belles rencontres! Nous avons pris une bière (ou deux) chez Bucer’s et mangé le meilleur des burgers chez Tapped. Bien sûr nous avons appris à connaître les Foucachon, ainsi que leurs enfants et leurs petits-enfants, mais nous avons aussi eu des entretiens avec Jared Longshore, Toby Sumpter, Joshua Appel, Ben Zornes et Douglas Wilson, qui nous a reçu chez lui pour le dessert! Nos yeux n’en croyaient pas leurs oreilles.

La vision

Le dimanche matin, leurs églises sont tellement pleines qu’ils font deux cultes! Le premier à 8h30 et l’autre à 10h30. Nous avons donc assisté à deux cultes dans deux églises différentes, celle de Toby Sumpter et celle de Wilson. Depuis le temps que je rêvais d’assister à un vrai culte! J’en ai eu deux back to back. Au début du culte, pour la confession des péchés, toute l’assemblée se met à genoux. Cela à un effet incroyable. Tout le monde est alors égal devant Dieu. L’ancien à côté de toi est à genoux lui aussi. C’est une vision incroyablement puissante et humiliante (dans le bon sens du terme). Et puis on chante! Et pas des petites chansonnettes évangéliques. On chante des psaumes et des hymnes à 4 voix. Ce n’est pas facile, mais ça en vaut la peine. On doit offrir à Dieu ce qu’on a de meilleur. À l’école, à l’église, à la maison, partout en tout temps on glorifie Dieu par le chant. Dieu annonce l’Évangile aussi par la musique. On la mémorise, puis elle vit en nous. Pour Luther, la musique est un « excellent don de Dieu que le diable lui-même ne supporte pas ». Le chant a donc aussi cette fonction de faire reculer l’ennemi. Ça joue dur à Moscow!

Nous avons été étudiants d’un jour au NSA et à Logos. Dans les classes que nous avons visitées, le niveau théologique était supérieur à ce que j’ai pu entendre (la plupart du temps) dans nos églises du Québec. Nous avons même visité une classe pour enfants, un cours de musique où le professeur enseignait intervalles et modulations. Me semble qu’étant jeune, nos cours de musique se limitaient à chanter le Crocodile d’Henri Dès et de souffler affreusement dans une flute à bec. Ce qui frappe, c’est de voir à quel point Dieu est au centre de tout ça. On prie et on chante avant de commencer la journée. On prie et on chante tout le temps!

L’université New Saint-Andrew avec le petit café librairie Sword & Shovel

J’ai constaté que Douglas Wilson, même s’il est très respecté, n’est pas le boss. Tout est décentralisé. Chaque église du CREC, chaque école, chaque organisme sont autonomes et possèdent leur propre conseil d’administration. Wilson est un homme très humble, il prêche encore dans le gymnase de l’école primaire! Nous avons appris des détails sur sa vie privée qui enlève tout doute sur son honnêteté et sa foi. C’est un homme de Dieu incroyable. Je n’ai senti aucune malice ni aucune hypocrisie en lui. Il tend toujours la main vers l’autre, même ses détracteurs. En fait, Wilson les invite tous à Moscow, toutes dépenses payées! Mais personne ne veut y aller. C’est plus facile de juger à distance. Ils savent que si ils vont là-bas, ils devront avouer qu’ils ont tort. Le prix politique à payer pour ça est trop grand. Ils perdraient contrats et réputation.

J’ai entendu des critiques sur le rôle des femmes dans leur communauté. Je n’ai pas senti le moindrement qu’elles se sentaient oppressées, ou diminuées, à cause d’un quelconque patriarcat abusif. En fait, j’ai l’impression qu’il y a bien plus de femmes déprimées dans les églises du Québec. Le rôle des femmes est plus clair et davantage basé sur la Bible que tout ce que j’ai pu voir dans les églises d’ici. Elles sont épanouies et éduquées, tout en étant soumises à leur mari. Aurait-on peur d’affirmer que l’homme est le chef de la femme, tout comme Christ est le chef de l’église?

La guerre spirituelle

Les chrétiens là-bas représentent 10% de la population, et ça parait. Ils ont fondé des écoles, des maisons d’édition, des commerces, des restaurants, et j’en passe. Pourtant, Moscow est d’abord et avant tout une ville libérale. C’est un microcosme magnifié de la guerre spirituelle qui fait rage en ce moment en Amérique. C’est la guerre des drapeaux; la communauté woke s’affiche très ouvertement. Ils veulent se distinguer afin que leurs adeptes n’aillent pas encourager les commerces de propriétaires chrétiens. Les drapeaux LGBTZSC123 sont partout visibles. Les croyants s’affichent aussi avec le drapeau chrétien. La tension est palpable. Les libéraux savent bien que dans quelques années ils seront minoritaires. Ils font donc tout leur possible pour mettre des bâtons dans les roues, avec toutes sortes de législations et de procédures. Il paraitrait même qu’ils font venir des libéraux pour compenser le fait qu’ils ne font pas d’enfants, ou peu. Les menaces de mort sont fréquentes, et comme on est aux USA, la majorité des chrétiens que nous avons rencontrés possède une arme à feu. Ils sont bien organisés, et on se sent en sécurité. Malheur à celui qui voudrait s’en prendre à la communauté.

Conclusion

Moscow possède une communauté solide et florissante, des familles nombreuses, un Dieu glorifié dans tous les aspects de la vie. Les fruits sont évidents. Les enfants de Doug sont eux-mêmes un témoignage de l’efficacité d’une telle vision. Ils sont tous solides dans la foi et impliqués dans leur communauté. Moscow, c’est Genève 2.0 (sans Michel Servet, heureusement!). Maintenant que nous avons vu et expérimenté le « Moscow mood », nous nous mettons à la tâche afin de la reproduire ici, au Québec, à notre façon. Notre vision: que le Québec soit soumis à Christ. Il faudra peut-être 400 ans pour y arriver, mais par la grâce de Dieu, nous y arriverons!

Le Théologue

letheologue.ca

Passionné de Théologie. J'étudie la Bible de façon autodidacte depuis plusieurs années. J'ai une épouse merveilleuse ainsi que 5 beaux enfants.

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